image d'illustration représentant les murailles d'Acazan

Les reliques d'Acazan

Dans les replis secrets de la conscience collective primitive, il existait un peuple unique. Ce peuple ne percevait pas le monde comme une entité distincte. Il était intrinsèquement lié à ses propres constructions. Le peuple d'Acazan possédait un instinct très particulier : il construisait des murs complexes avec de nombreuses ouvertures, mais cette activité leur paraissait naturelle et sans nécessité apparente. Leurs constructions semblaient refléter une compréhension limitée du monde qui les entourait.

Dans ce pays aux sonorités mystérieuses et sans frontières visibles, le peuple d'Acazan, peuple de bâtisseurs, vivait au milieu de ces grandes murailles. Elles s’étendaient à perte de vue en de magnifiques constructions de pierres. Leurs descendants ne savaient plus pourquoi ils les avaient bâties, mais chacun d’eux naissait entre ces monumentales cloisons comme on naît entre des songes dont on ignore l’origine.

Le peuple d'Acazan s'est évanoui avec le temps transformé en poussière. Leur histoire a été perdue. Il reste quelques contes éparses, racontés oralement, mais plus personne ne sait si ce qu'ils racontent était une histoire vraie ou une suite de récits de plusieurs peuples compilés en un seule.

Leur histoire ressemble à celles que je vous transmets et qui me sont parvenues par le biais de plusieurs récits oubliés, perdus, puis retrouvés au hasard, entre le croisement de quelques souvenirs oraux, la compilation de fragments divers, et, des inscriptions lointaines aperçues dans les données de l’immensité.

La compilation des fragments

Les chants de leurs cultures ne fournissaient aucune donnée sur leurs origines réelles. « On raconte qu’il existe, quelque part dans un monde sans horizon, une cité entourée de murs. Des murs si anciens que personne ne se souvenait du premier coup de pierre. Les habitants les appelaient simplement « les murailles d’Acazan », comme on nomme une évidence.

Les murs formaient d'impressionnants navires de pierres aussi statiques que leur immobilité. « Je suis une image de pierre et de temps, et, je reste ainsi durant l'éternité. » Tel était la phrase secrète du peuple d'Acazan. Certains voulaient casser ce mythe en affirmant qu’il suffisait de créer un mécanisme capable de défaire l'apparente station immobile de ces pierres afin de voir autre chose. Mais d’autres, plus méditatifs, expliquaient qu’il y avait toujours eu un mur derrière le premier mur, comme si la destruction ne faisait que révéler une nouvelle muraille construite.

Alors de grandes paroles se construisirent pour essayer de percer le secret des « murailles d’Acazan ». Le premier fragment, Le conte d'Acazan, est le souvenir de mon voyage dans ce pays accompagné d'un guide qui m'a transmis ce qu'il savait de cette cité oubliée. Le second fragement, Les murailles d'Acazan semble être le fragment le plus complet de leur histoire, enfin, le troisième fragment, Le mur et le regard est un court récit reprenant les grands thèmes de l'histoire d'Acazan.

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Le conte d'Acazan, premier fragment

Je suis arrivé à Acazan un matin de brume. La ville semblait flotter dans son propre rêve. Rien n’en sortait, rien n’y entrait. Autour d’elle, des murs se dressaient comme les contours d’une pensée oubliée, immenses, silencieux, indifférents aux mouvements du temps, à la prise de l'instant présent.

J’ai demandé au guide pourquoi ils avaient vécu ainsi, enfermés, dans ces magnifiques demeures intemporelles.

Il m’a regardé sans étonnement :
« Ils n'ont jamais connu autre chose. Leur monde était cela : un mur, puis un mur, puis encore un autre. »

« Certains, m’a-t-il dit, avaient trouvé des mécanismes pour détruire les murs. Mais derrière chaque ruine surgissait un autre mur, plus subtil, plus intime. Alors beaucoup avaient cessé d’essayer. Ils appelaient cela « le destin d'Acazan ».

Pourtant, quelque chose en moi refusait cette histoire. J’ai voulu comprendre ce qui se cachait derrière. J’ai longé les pierres, cherché une fissure, une ouverture. Et j’ai découvert qu’il y avait toujours une porte — mais jamais au même endroit.

La mienne apparut dans une vibration d’air, comme un souffle qui me reconnaissait. Je l’ai franchie.

Derrière, il y avait… un autre mur. Mais cette fois, quelque chose avait changé : je savais que la porte n’était pas là avant que je la voie. C’était mon regard qui l’avait créée.

Alors j’ai réalisé ceci : les murs que nous portons en nous sont les murs qui apparaissent dans cette cité. Chaque pensée, chaque peur, chaque mémoire en dresse un pan. Et les portes ne sont pas offertes : elles naissent du courage de les imaginer puis de les traverser.

Je suis resté longtemps dans cette cité. J'imaginais leurs habitants répéter les mêmes gestes, creuser les mêmes ouvertures, comme si une main invisible guidait leurs plans et leurs pas.

J'ai demandé au guide : « Mais qui avait dessiné ces murs ?

—Ils ont évoqué des dieux, des lois, des causes anciennes. Mais, à force de creuser la question, ils n’ont trouvé que le silence d'une réponse vide de toute expression. Prenez le chemin de cette colline, et, vous comprendrez leurs étonnements comme leurs émerveillements ainsi que leurs désarrois. »

J’ai gravi la colline qui surplombait la ville. Chaque pas pesait du poids de mille croyances. Et lorsque je suis arrivé au sommet, je vis ce qu'ils avaient perçus.

Les murailles formaient des figures immenses, des spirales, des cercles, des lignes, comme une écriture invisible tracée sur la terre. Elles perlaient un langage que nul ne connaissait. Et soudain, je compris : ces murs ne séparaient pas — ils dessinaient. La cité entière était un message, une phrase qu’écrivait la perception de l'infini pour se souvenir de lui-même.

Je descendis la colline tout en pensant :
« Ils ne s'enfermaient pas. Ils écrivaient un monde sans le savoir. Chaque pierre qu'ils posaient était un mot du poème de l’infini. »

Le guide remarqua mon attitude et continua mes pensées :
« Alors, peu à peu, ils cessèrent de bâtir. Ils laissèrent les murs se dissoudre sous la pluie du temps, et, leurs mains apprirent à tracer des lignes légères, des signaux faits de vent et de lumière. Ils découvrirent que tout ce qui est solide n’est qu’un battement figé, et que leur vraie demeure se trouve dans le mouvement même qui les relie aux murs.

Un matin — peut-être des siècles plus tard — les murailles d’Acazan devinrent translucides. Le soleil les traversait comme un souvenir. Et dans ce silence absolu, on pouvait entendre une voix, non pas dans l’air, mais en soi :
Le mur n’était qu’un miroir. Tu l’as traversé dès que tu as compris qu’il te regardait.

Depuis, leurs marches est la continuité du toujours. Peut-être n’ont-ils jamais quitté Acazan. Peut-être que vous n'y êtes jamais entré. Mais ils apprirent ceci : chaque fois qu'ils élevaient un mur dans leur esprit, un autre se construisait autour d'Acazan. Une porte s’y dessine, quelque part, attendant que quelqu'un la perçoive. Ils transformèrent leurs constructions en signes d'un langage dont ils avaient perdu le code. Ils nous ont livré leur monde, leur étrange histoire, à nous, leurs héritiers, mais, depuis leurs marches, personne n'a trouvé la colline qui permettra de voir ce que renferme nos écritures. Alors tout le monde descends de plus en plus bas, dans les soubassements de toute construction pour découvrir que ce qui est solide ici, n'est qu'une fluctuation aléatoire, un liquide à la recherche de sa propre solidité. »

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Les murailles d'Acazan, fragment 2

« Pour franchir ce mur, tu peux avoir à disposition un mécanisme de ta fabrication, et, tout détruire, faire table rase pour percevoir ce qu’il y a derrière. Pourquoi pas. Ou alors, plus subtilement, tu observes qu’il y a un mur autour de toi. Tu utilises ce mécanisme de ta fabrication pour en faire tomber une partie. Puis tu t’aperçois que derrière lui, il y a un autre mur. »

Abattre un mur n’était qu’un début : derrière chaque mur tombé, un autre se dressait, plus grand, plus subtil, plus incroyable.

« Ou, si tu es un peu plus malin : tu sais que tu as à ta disposition un mécanisme capable de tout détruire, mais tu ne l’utilises pas. Tu choisis de passer par l’ouverture du mur. Il y en a toujours une dans un mur, c’est sa fonction. Mais, pour chaque mur, tu découvres que l’ouverture n’est jamais au même endroit. »

La clôture du mur n’existe que pour faire apparaître sa contradiction : l’ouverture vers un passage. Et chacun se mit à parcourir la pierre, les mains tendues, à la recherche d’une ouverture. Chaque mur avait sa porte, mais jamais au même endroit. À force de chercher, ils finirent par comprendre que les portes n’existaient pas d’elles-mêmes — c’était eux qui, par leurs idées, leurs expériences et leurs désirs, les faisaient apparaître.

« Enfin tu commences à percevoir que ce mur est un ouvrage collectif, que vous êtes plusieurs à travailler sur un ou plusieurs murs. Que chacun, chacune d’entre vous, vous percez des ouvertures à peu près aux mêmes endroits sans vraiment savoir pourquoi. »

Alors, les habitants se dirent : « Si nous posons nous-mêmes les portes, peut-être construisons-nous aussi les murs ? »

Ils regardèrent autour d’eux, et virent que les murailles d’Acazan n’étaient pas l’œuvre d’un seul, mais de tous et de toutes. Chacun, sans le savoir, participait à cette architecture infinie. Et pourtant, nul architecte ne pouvait être nommé : aucune main divine ni volonté première ne semblait avoir ordonné ces constructions.

Ils recherchaient dans leurs histoires comme dans leurs souvenirs l’origine de ces constructions. Pour eux origine avait la même signification que vérité. Ils voulaient découvrir ce moment devenu ordre, celui qui leur avait ordonné de construire.

Le peuple d'Acazan institua tout un système hiérarchique, historique, mécanique, scientifique basé sur ce qu'il connaissait de mieux : la clôture que représentait ces murs. Ils saisirent, avec effroi, qu’il n’y avait personne derrière jusqu’à preuve du contraire. Ils auraient préféré savoir que derrière tout cela, il y avait un ordre, un principe, un être, quelque chose comme ils avaient appris que derrière chaque mur il y en avait un autre.

Ils commencèrent à découvrir que la construction de ces murs, munis de leurs ouvertures et autres passages vers d’autres murs, n’avait aucun sens à l’aune de l’environnement dans lequel ils étaient plongés.

Cette révélation les troubla. Ils bâtissaient sans raison, par habitude, par peur de l’absence de vide peut-être. Leurs murs n’avaient pas de sens dans le monde qu’ils habitaient — sinon celui qu’ils leur donnaient. Ils comprirent alors qu’ils érigeaient ces barrières parce que c’était leur manière d’exister : manifester leurs limites pour mieux se percevoir comme consciences.

« Tu agis ainsi parce que c’est ta manière de te manifester en tant qu’être auto-réflexif dépendant des conditions et contraintes environnementales : ces constructions ne sont que le fruit de capacités cognitives limitées et adaptées à ces mêmes contraintes. »

La découverte

Puis un jour, l’une d’entre vous, décida de monter sur la colline, à côté : celle qui surplombe les murailles. Elle la gravit avec quelques difficultés. Au sommet, elle vit les murs s’étendre dans toutes les directions, formant de vastes dessins, des figures, des schémas spécifiques et répétitifs.

Elle s’écria :
« Regardez ! Nos murs forment des graphismes ! »

Les habitants montèrent à leur tour. Ce qu’ils découvrirent les émerveilla : les murs, qu’ils pensaient isolés, dessinaient les traits d’une immense écriture invisible depuis le sol. Mais pour qui avaient-ils tracé ces figures ? Pour des yeux qu'ils ne voyaient pas depuis leur monde ? Pour eux-mêmes, vus d’un autre point de vue, plus haut ?

« Mais à qui s’adresse ces schémas puisqu’il faut s’élever pour les voir ? »

Ces assemblages de pierres, lesquels, déjà, fournissaient les motifs d’une écriture oubliée, fissuraient la construction de ces mêmes murs pour ne laisser que des traces, des lignes. Depuis cette découverte le peuple d’Acazan avait abandonné définitivement la construction de nouvelles murailles.

Alors, ils cessèrent d’ériger des murs. Ils traçaient désormais des lignes, des marques légères, comme des gestes de mémoire. Ils avaient compris que leurs constructions étaient des messages — des tentatives d’expression, des reflets d’eux-mêmes projetés dans la matière.

Les schémas dessinés reflètaient leurs capacités cognitives et manuelles auto-réflexives. Elles généraient des messages qui transmettaient un ou plusieurs types d’informations employant différents codes. Le peuple d’Acazan avait tout simplement oublié le code accompagnant la construction de ces murailles.

Les spéculations

Depuis la première montée, beaucoup ont pris ce chemin pour percevoir cette différence entre murs construits et les schémas dessinés.

L’un d’entre eux n’en sut quoi faire. Il écrivit une œuvre monumentale nourrie par des milliers de feuillets. Ce qu’il affirmait se diluait en de longues écritures : elles s’étiraient en descriptions quasi infinies, elles se perdaient à la limite du sens. Ce n’était pas ce qu’il écrivait qui importait, quoique telle fut sa volonté décisive, mais il voulait nous faire ressentir ce que lui avait vécu réellement en ayant gravi la colline : la différence entre un monde construit, sa réalité supposée, l’oubli du code, des signes apparus qui devenaient des murs, et, sa vision supposée réelle, celle qui transcende la localité de l’être à l’aune de cette étrange différence.

Une autre produisait une description si exacte de la réalité de ces schémas que toute écoute en devenait un terrain où plus personne ne se reconnaissait. Ce qu’ils entendaient devenait autre chose : le terrain fertile de leurs imaginaires qu’ils recouvraient d’histoires admirables où les schémas comme les murs se transformaient en ouvertures symboliques à la fois réelles et irréelles. Ils restaient au même endroit sans jamais passer une autre porte.

Un autre refusait la vision de la colline, et, il s’évertua à franchir chaque porte des murailles espérant trouver la fin, mais un infini emmêlé de boucles ne révèle jamais sa finalité.

La secrète vision de l’infini

Puis un autre nouveau jour, probablement plus lumineux que les autres, ils saisirent cette vérité : ces formes, ces gestes, ces schémas, ces interactions, n’étaient qu’une fluctuation passagère dans un vaste océan aléatoire. Rien n’était solide, sauf ce qu’ils façonnaient ensemble, dans l’acte même de se relier par la construction des murailles.

Le peuple d’Acazan comprit que l’ensemble de ces interactions continuelles ne formaient pas autre chose qu’une fluctuation aléatoire au sein d’une distribution elle-même aléatoire. Il n’y a, au fond, rien de solide qui tienne sauf ce qu’ils réalisaient par la fabrication auto-reflétée de leurs interactions communes. Et ce sont celles-ci qui fabriquent des solidifications.

Ainsi, ils comprirent que le mur qui commençait leurs questionnements n’était pas un obstacle, mais une boucle. Un trait de l’infini tentant de se toucher lui-même. Dans ce mouvement de construction et de déconstruction naissait le fini, fruit de l’infini cherchant à se connaître.

Autrement dit, ces murailles ne formaient que la boucle finale du geste de l’infini qui, dans sa formation aléatoire et non solide, essayait de s’apercevoir lui-même en construisant des formes, des schémas répétitifs lesquels, par l’interaction continuelle qui naissaient entre eux, se solidifiaient en quelque chose de surprenant : le fini.

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Le Mur et le Regard, troisième fragment

Dans un monde sans commencement ni fin, où l'existence se déployait comme une vaste étendue indifférenciée, une conscience émergea marquant une différence avec le reste de l'étendue. Non pas une conscience unique, mais une multiplicité d'êtres sensibles, liés par une nécessité fondamentale : la contrainte. Ces êtres, dépourvus de nom et d'origine, se trouvaient pris dans un environnement hostile, une danse constante avec des forces obscures et imprévisibles.

D'abord, il y eut la construction. Un mur, puis d'autres, s'étendant à l'infini. Non pas par volonté consciente, mais par une répétition instinctive, une réponse à la pression du monde comme s'il fallait enfermer dans un ensemble de murs les histoires en quête de consciences pour devenir des êtres. Chaque pierre posée, chaque ouverture creusée, était une tentative désespérée de s'ancrer, de définir un espace dans le chaos. Mais le mur, loin de procurer la sécurité escomptée, ne faisait qu'exacerber le sentiment d'étrangeté. Il n'y avait personne pour ordonner cette construction, personne pour justifier cette obsession. Seul le mur existait, et la question lancinante de son sens.

Un jour, une de ces consciences devenue être s'aventura sur une colline. De là-haut, le motif répétitif des murs se révéla, un réseau complexe de lignes et de formes. L'étonnement remplaça la confusion. Ce n'était pas un simple rempart incompréhensible, mais un langage, un code. Les murs ne protégeaient pas, ils communiquaient.

L'obsession de la construction cessa. À la place, il ne resta que des traces, des lignes éparses, des échos d'une activité passée. Ces lignes, autrefois liées à une fonction, devinrent des messages, des fragments d'une histoire inachevée. La conscience réalisa que tout était fluctuation aléatoire, une répétition sans but ni direction. L'être, par sa présence solide, comme le mur, recueillait la fin de ces infinis mouvements. Seul le fait de construire une interaction créait une forme de solidité, une illusion de permanence dans un univers en perpétuel mouvement.

Mais même cette solidité était fragile, éphémère. La conscience devenue être, dans sa tentative désespérée de s'appréhender, ne faisait qu'engendrer d'autres murs, d'autres labyrinthes. Et au cœur de ce réseau complexe, elle découvrit une vérité troublante : elle était elle-même l'architecte de cet enchevêtrement. Les ouvertures dans les murs n'étaient pas des solutions, mais des choix, des expressions de ses propres idées, de son expérience, de sa vie. Ce que la construction des murs fermait, s'ouvrait avec l'ouverture des portes. Le fini était, par une symbiose bien mystérieuse, le compagon de l'infini.

L'être de la conscience comprit que le mur n'était pas une structure isolée, mais un ouvrage collectif, le fruit d'un effort commun. Chacun, à sa manière, creusait des ouvertures, construisait des motifs, sans vraiment savoir pourquoi. Et dans cette ignorance partagée, il y avait une forme de beauté, une affirmation de la vie face à l'absurde. Le mur, ce rempart contre le néant, était en réalité une célébration de l'existence, une preuve que même dans le chaos, la création pouvait fleurir.

Tel était le geste de l'infini : une tentative désespérée de se voir à travers le reflet des murs non plus comme une boucle sans fin, une éternelle répétition, mais comme quelque chose qui pouvait, peut-être, se finir.